68% des ingénieurs territoriaux estiment plus difficile d’exercer leur métier aujourd’hui.
 
A l’occasion des Rencontres de l’Ingénierie Territoriale qui se sont déroulées les 19 et 20 mai 2016 à Saint-Etienne, l’Association des Ingénieurs Territoriaux de France(AITF) a  présenté une enquête effectuée auprès de ses adhérents sur le thème du Bonheur au travail. 

« Dans un contexte en pleine évolution, notre souhait était d’interroger le vécu quotidien des ingénieurs territoriaux. On voit aujourd’hui monter en puissance le thème de la prévention des risques psychosociaux et il était utile d’objectiver le débat. Cette étude nous en donne l’occasion ».  

Le point de vue de l’AITF
 
« Les résultats de l’enquête vont au-delà de la satisfaction sur le taux de retour et la richesse des commentaires. Ils montrent l’intérêt porté par les ingénieurs sur le sujet. Ils expriment à la fois leur attachement aux territoires, à trouver les meilleures solutions pour répondre aux défis de notre société, à intégrer toutes les nouvelles technologies qui ne cessent de se développer. Par contre, ils s’inquiètent sur les moyens et le temps qui leur sont donnés pour y répondre. L’instabilité des organisations, budgétaires et normatives, de l’environnement dans lequel ils évoluent, cumulé au « fonctionnaire bashing » qui se tourne aujourd’hui plus particulièrement vers les fonctionnaires territoriaux, ne favorisent pas à donner du sens à leur action. L’ingénieur territorial a le sentiment que son rôle se limite de plus en plus à des tâches d’exécution au service « d’effets d’annonce et de la surmédiatisation ». 

Quelques points clés méritent d’être soulignés :  

  • Le portrait de l’ingénieur territorial dément plusieurs idées fausses sur la fonction publique territoriale.  Temps de travail, gestion des outils numériques, méthodes de management, ils n’ont rien à envier à la complexité et à la pression qui peuvent s’exercer sur les cadres du secteur privé.
  • Les ingénieurs territoriaux doivent désormais associer de multiples compétences. Ils doivent gérer des dossiers complexes et développer leurs compétences managériales, stratégiques et financières. 
  • Les contraintes budgétaires sont très vivement ressenties par les ingénieurs, mais l’évolution des méthodes de travail, la dématérialisation et la mutualisation, sont des pistes pour y faire face. 
  • Il est urgent de réintégrer les enjeux humains dans le processus des réformes. Le malaise exprimé dans l’enquête, en particulier par les ingénieurs des conseils départementaux montre que la dimension humaine a été trop occultée et il est urgent d’y remédier. 

Cette enquête va nourrir les réflexions des groupes de travail de l’AITF et permettre à l’association de développer des outils favorisant la solidarité entre ses membres. Elle constitue un outil de dialogue avec le ministère de la Fonction Publique en particulier sur la question de la valorisation du statut d’ingénieur territorial que la séparation du cadre d’emploi n’a pas su traiter. Elle a vocation à servir de baromètre et il sera très intéressant de mesurer les évolutions dans l’avenir. »
 
Patrick Berger Président national de l’AITF.